Avant l’indépendance du Togo, l’administration coloniale, dans le cadre de son projet de peuplement du centre du pays, ayant constaté que la zone de l’Est-Mono était pratiquement vide, a initié un projet de mise en valeur des terres et a défini trois zones dans la région d’ensemble dite de l’Est-Mono :

1) La zone A dite  » Boucle de l’Ogou-Mono ‘’ comprise entre l’Ogou à l’Est, le Mono à l’Ouest et la route NYAMASSILA.-DAHOMEY (frontière du Benin) au Nord.

2) La zone B dite de ‘’ l’Est-Ogou ‘’ comprise à l’Est de la zone A, et limitée par l’Ogou à l’Ouest, le Dahomey à l’Est, la route KPESSI-DAHOMEY (frontière du Benin) au Nord et la route KOLO COPE-DAHOMEY (frontière Benin) au Sud.

3) La zone C dite de  » l’Est-Mono d’ATAKPAME  » située au sud de la zone B, limitée à l’Ouest par le Mono, à l’Est par le DAHOMEY (frontière du Benin), au Nord par la route KOLO COPE-DAHOMEY et au Sud par la route ATCHINEDJI-GllTO.

La commune de l’Est-Mono 1 se situe donc dans la zone A : Boucle Ogou-Mono.

Le peuplement de la boucle Ogou-Mono

Pour faciliter l’exploitation agricole de la zone, l’administration coloniale a entrepris des travaux d’études pédologiques et de délimitation des bandes en vue de l’installation d’un paysannat. Cependant, avant le démarrage du projet en 1955, la zone était déjà pénétrée par les populations limitrophes et des migrants Kabyè et Losso. Ainsi donc, on distingue trois types d’implantations humaines qui expliquent le caractère multiforme du peuplement de cette zone : un peuplement ancien résultant de l’extension normale des villages limitrophes du Nord de la zone ; un peuplement spontané provoqué par l’expansion des Kabyè et Losso anciennement établis à l’Ouest du Mono (ancienne zone d’émigration administrative) ; un peuplement neuf organisé par l’administration coloniale.

La configuration des villages et hameaux de la commune résulte donc de ces phénomènes migratoires. S’agissant de l’installation des paysans, elle s’est faite par regroupement ethnique et par lieu de provenance du migrant. Ce qui explique pourquoi l’on retrouve des noms de villages de résonance ethnique divers Kabyè, Ewé, Ifè, Losso etc.

Canton d’Élavagnon, berceau de la commune Est-Mono 1

Fondamentalement, c‘est en 1967 que par arrêté N° 161/PR/INT du 2 décembre 1967, le président de la République érige le secteur de colonisation de l’Est-Mono en canton avec la dénomination Élavagnon (demain sera meilleur en Ewé) et l’ensemble des villages et hameaux qui le compose. Ce territoire ainsi constitué sera subdivisé plus tard en deux cantons avant d’être réunis pour former la Commune Est-Mono 1 actuelle.